June 5, 2025

La cession forcée des actions dans une convention d’actionnaires

La cession forcée des actions est une clause clé dans une convention d’actionnaires permettant d’imposer la vente d’actions dans certaines situations spécifiques. Son but est de protéger les intérêts des actionnaires et d’assurer la stabilité de l’entreprise. Toutefois, elle peut s’avérer dangereuse lorsqu’elle est mal rédigée.

  1. Définition et objectifs de la cession forcée
  2. La cession forcée des actions est une disposition contractuelle obligeant un actionnaire à vendre ses actions dans des circonstances déterminées. Cette clause est souvent utilisée pour:
  3. Éviter les conflits entre actionnaires en cas de mésentente grave.
  4. Préserver l’équilibre du contrôle de l’entreprise.
  5. Faciliter la sortie d’un actionnaire en cas d’événements prédéterminés.
  6. Situations où la cession forcée peut s’appliquer
  7. Les clauses de cession forcée peuvent être déclenchées dans plusieurs cas :
  8. a) Manquement aux obligations contractuelles
  9. Si un actionnaire viole une clause de la convention (ex. non-respect d’une clause de non-concurrence, détournement d’actifs), les autres actionnaires peuvent exiger son départ.
  10. b) Conflits graves entre actionnaires
  11. En cas de désaccord irréconciliable qui nuit à la gestion de l’entreprise, une clause de cession forcée peut être activée pour forcer la sortie de l’un des actionnaires.
  12. c) Décès, incapacité ou faillite d’un actionnaire
  13. Pour éviter que les actions d’un actionnaire décédé ou insolvable passent à des tiers indésirables, la convention peut prévoir une obligation de cession aux autres actionnaires ou à la société.
  14. d) Offre d’achat d’un tiers (clause de "drag-along")
  15. Si une offre d’achat globale est faite pour l’entreprise, une clause drag-along peut obliger les actionnaires minoritaires à vendre leurs actions aux mêmes conditions que les majoritaires.
  16. e) Perte de statut d’employé ou de dirigeant
  17. Si un actionnaire est aussi un employé ou un dirigeant et qu’il quitte son poste (volontairement ou non), il peut être tenu de vendre ses actions pour éviter qu’il conserve un pouvoir décisionnel sans implication opérationnelle.
  18. Modalités et prix de la cession forcéeLa convention doit préciser :
    • Le prix de vente des actions : Évaluation par un expert, formule prédéfinie (ex. multiple des bénéfices) ou valeur comptable.
    • Les modalités de paiement : Paiement immédiat, versements échelonnés, ou rachat par la société.
    • Les restrictions : Qui peut acheter (autres actionnaires, société, tiers).
  19. Enjeux juridiques et contestations possibles
    • Équilibre entre les droits des actionnaires : Une clause abusive peut être contestée devant les tribunaux.
    • Évaluation du prix des actions : Un actionnaire peut refuser de vendre si le prix fixé est jugé trop bas.
    • Respect des lois sur les valeurs mobilières : Si la société est publique, des réglementations spécifiques s’appliquent.

Conclusion

La cession forcée des actions est un mécanisme puissant pour éviter les blocages et assurer la continuité de l’entreprise. Cependant, elle doit être équilibrée et bien rédigée pour éviter des litiges futurs.

💡 Recommandation : Il est essentiel de consulter un avocat en droit des affaires pour rédiger une convention claire et conforme aux lois applicables.