La jurisprudence québécoise souligne l'importance d'une rédaction précise et sans ambiguïté des clauses d'exclusivité dans les contrats de franchise. Les tribunaux interprètent généralement ces clauses de manière restrictive, ce qui signifie que toute ambiguïté peut être défavorable à la partie qui cherche à les faire respecter.
Par exemple, dans l'affaire Second Cup Ltd. c. 8702934 Canada inc. (Café Vasanti), 2018 QCCS 2064, la Cour supérieure du Québec a examiné une clause d'exclusivité dans un bail commercial. Second Cup alléguait que le propriétaire avait violé cette clause en louant un espace à un concurrent. La Cour a conclu que, en l'absence de définitions claires des termes tels que "café de spécialité", la clause devait être interprétée de manière restrictive. Ainsi, la présence du concurrent n'a pas été jugée comme une violation de la clause d'exclusivité.
De même, dans l'affaire 403-9971 Canada inc. c. Place LaSalle Property Corporation, 2014 QCCS 3153, la Cour supérieure a refusé d'accorder une injonction pour faire respecter une clause d'exclusivité concernant l'exploitation d'un centre de conditionnement physique. La Cour a souligné que, pour être efficace, une clause d'exclusivité doit être rédigée de manière détaillée et sans ambiguïté. Dans ce cas, la modification de la clause initiale avait réduit sa portée, permettant ainsi l'installation d'un concurrent dans le même centre commercial.
Ces décisions illustrent que, pour qu'une clause d'exclusivité soit opposable et efficace, elle doit être rédigée avec une grande précision. Les franchiseurs doivent donc porter une attention particulière à la formulation de ces clauses pour éviter des interprétations restrictives qui pourraient limiter leur portée.
La responsabilité du franchiseur en cas de violation de la clause d’exclusivité dépend ainsi des termes du contrat de franchise et des lois applicables. Voici les principaux aspects à considérer :
Conclusion
Si le franchiseur viole une clause d’exclusivité, il s’expose à des poursuites judiciaires et à des dommages-intérêts. Il est donc essentiel pour un franchisé de bien négocier et rédiger cette clause pour éviter toute ambiguïté et prévoir des recours efficaces en cas de litige.